Dispositifs de Clinique Indirecte Concertée en Occitanie (D-CLIC) : un modèle innovant à développer pour une couverture régionale de la prise en charge des jeunes en difficultés multiples

Après avoir caractérisé leurs missions et leurs pratiques dans le cadre d’un référentiel, les réseaux ados se sont structurés en Dispositifs de Clinique Indirecte Concertée. Dans la prise en charge des jeunes dits « en situation complexe », les D-CLIC se démarquent par une pratique innovante intégrant la clinique indirecte. A l’heure de la réorganisation territoriale du système de santé, les D-CLIC ont précisé leur place et leurs objectifs dans le paysage des nouveaux dispositifs d’appui émergents. Le CPOM1 2020-2022 signé avec l’Agence Régionale de Santé Occitanie détermine les perspectives dont l’enjeu principal est de déployer dans les départements non pourvus une offre de prise en charge intégrant l’expertise des D-CLIC.

Une population singulière
En 2002 apparaissent les réseaux adolescents, au bénéfice des professionnels et des jeunes. Des « jeunes incasables » aux « ados en grandes difficultés », cette population a traversé les années en se caractérisant par des prises en charge qui se suivent plus qu’elles ne se coordonnent. Parcours dominés par les ruptures, les exclusions, les changements répétés d’institution… L’expérience montre qu’à 15 ans, ces jeunes ont déjà connu en moyenne 7 équipes différentes. Quand ces jeunes ne trouvent plus leur place dans les prises en charge classiques et que les professionnels n’ont plus de réponses à apporter, les D-CLIC interviennent en appui de ces professionnels.

Un dispositif « cousu main » parfaitement identifié par les partenaires
Du fait de la complexité des situations, les besoins sont multiples et appellent des réponses variées, concomitantes et organisées. Le D-CLIC aide à structurer les possibles réponses et à les articuler. Aujourd’hui les 6 D-CLIC2 en Occitanie sont très bien identifiés par les partenaires3, ils répondent tous à la mission première de soutien aux professionnels. En revanche, les modalités de gestion et de suivi peuvent différer d’un dispositif à l’autre. En raison des contextes départementaux différents, chaque dispositif a développé une expertise spécifique venant combler des besoins significatifs exprimés par les acteurs locaux.

L’expertise des D-CLIC, dont le nom reflète cette pratique de la « clinique indirecte », n’existe nulle part en France dans la prise en charge de ce public. Un de leurs atouts est aussi que les D-CLIC n’appartiennent pas à un champ ou un secteur précis : cette neutralité leur permet d’accueillir les professionnels autour du jeune dans un cadre de travail serein et rassurant.

Un collectif et une équipe régionale pour coordonner le développement des D-CLIC
Pour assurer une cohésion territoriale contre les risques et les ruptures de parcours d’enfants et de jeunes en difficultés multiples et favoriser une offre de soin équitable sur les territoires dépourvus, l’ARS Occitanie finance une équipe régionale composée de 3 personnes (110% équivalent temps plein). In fine, l’objectif est de soutenir des équipes ressources repérées en capacité d’accompagner des professionnels d’un territoire sur la prévention des risques de ruptures et éventuellement de travailler sur la préfiguration de D-CLIC dans les départements non pourvus.

Pour cela et au sein du collectif régional des D-DCLIC, cette équipe diffusera la méthode et l’expertise des D-CLIC par le biais de :
> formations autour des enjeux de la clinique indirecte adaptée à la gestion des situations complexes des jeunes de 11 à 25 ans ;
> interventions dans les formations initiales et continues ;
> actions de sensibilisation des professionnels de la petite enfance et de l’Éducation Nationale au repérage précoce des signes de complexité (avant 11 ans) afin de prévenir les troubles graves de l’adolescence ;
> supports de capitalisation.

1 Contrat Pluriannuel d’Objectifs et de Moyens
2 couverture des D-CLIC en Occitanie : 6 départements sur 13 couverts (Tarn-et-Garonne-82, Haute-Garonne-31, Pyrénées-Orientales-66, Tarn-81, Hérault-34, Gard-30)
3 les D-CLIC ont cette spécificité de collaborer avec des partenaires très variés du territoire (public et privés), issus de différents champs (sanitaire, médico-social, social, scolaire, voire judiciaire)

Les D-CLIC, le collectif et l’équipe régionale

Vos interlocuteurs de l’équipe régionale :
> Agnès Chamayou-Douglas Coordinatrice, MDA30 – agneschamayou-douglas@mda30.com / 06 81 71 33 49
> Mohamed Ghaouti, Coordonnateur, RAP31 – mohamed.ghaouti@rap31.fr / 06 48 35 55 17
> Séverine Pavoine, Pédopsychiatre, Résado82 – s.pavoine@resado82.com / 06 15 35 86 07

Les membres du collectif des D-CLIC :
ARPEGE (département du Gard, 30), RAP 31 (département de la Haute-Garonne, 31), RÉSILADO (département de l’Hérault,34), Réseau ADO 66 (département des Pyrénées-Orientales,66), PARCOURS ADO 81 (département du Tarn,81), RÉSADO 82 (département du Tarn-et-Garonne,82)

La clinique indirecte concertée, c’est quoi ?

C’est une méthode qui intègre une forme de créativité et une ouverture à des approches théoriques et cliniques dans la pratique du travail en pluri-partenariat. Pour les professionnels concernés par une même situation, la clinique indirecte pose un cadre favorable à l’échange inter-partenarial : neutralité et bienveillance des membres des D-CLIC permettent aux partenaires de s’inscrire en confiance dans l’espace d’échange tout en se questionnant sur les postures professionnelles. La clinique indirecte oriente le travail en réseau. Elle n’agit pas directement sur le sujet concerné, mais produit un effet thérapeutique sur lui en agissant auprès des professionnels partenaires.